ALORS QUE LA CAMPAGNE AVANCE
SANS REPERES
"Des sondages d'opinion top secret"
Quel est le candidat qui a fait la plus belle progression dans les intentions
de vote depuis trois semaines ? La plupart des états-majors de campagne
le savent, certains directeurs de journaux le savent, les officines le savent.
Pas le grand public.
Aucun sondage d'opinion sur les intentions de vote n'a été publié
depuis plusieurs mois. Cette absence d'indicateurs sur les penchants dans
l'opinion publique s'est fait ressentir en particulier ces dernières
semaines alors que les noms des candidats officiellement engagés aux
élections présidentielles sont connus. Pourquoi donc ? Pour
Mohamed Abassa de l'institut du même nom, la réponse est toute
nette: "Il y a des directeurs de journaux qui ont abandonné leurs
rôles de vecteurs de l'information. Si les résultats d'un sondage
ne leur conviennent pas politiquement, ils les cachent à leurs lecteurs".
Est-ce à dire - compte tenu de l'hostilité des gros tirages
de la presse quotidienne au président Bouteflika - que les résultats
de ces sondages lui ont été favorables jusque-là. Un
journal arabophone El Bilad a donné le président sortant élu
au premier tour avec 80% des voix. Petit problème, il s'est référé
pour cela à un sondage de l'institut Abassa qui a démenti aussitôt
et qui a porté l'affaire en justice.
Si les sondages sur les intentions de vote des Algériens sont si favorables
au candidat qui a occupé seul le petit écran depuis de longs
mois, pourquoi alors ses partisans dans la presse écrite n'en commandent-ils
pas de leur côté, afin de montrer que les choses évoluent
à son avantage et de légitimer a priori son éventuelle
victoire ? Pour le spécialiste de sondages Ahmed Halfaoui de IPSOFIM,
"la presse pro-Bouteflika manque de ressources financières pour
acheter des sondages. J'ai suggéré à un pool de petits
tirages de se constituer pour financer une enquête.
Sans succès". El Hadi Mekboul, directeur du CENEAP, gros pourvoyeur
public d'enquête de terrain, déplore lui tout simplement "le
manque de culture du sondage d'opinion en Algérie".
Le fait est que la campagne avance sans repères pour le grand public.
Les derniers résultats sur les intentions de vote circulent sous le
manteau et personne ne veut s'aviser à les reprendre de peur de subir
les foudres de "la source client" qui les a commandés et
payés, ou alors de peur d'être pris à partie par les candidats
qui verraient affichées de très faibles intentions de vote.
"J'ai eu des 2% d'intentions de vote pour certains candidats, raconte
Mohamed Abassa, j'ai choisi de mettre gracieusement mes résultats à
la disposition des candidats sans les rendre publics". Sauf si un média
veut bien les acheter et les publier. Mais intervient une réserve:
"Les sondages d'opinion les plus sérieux se négocient à
plus de trois millions de dinars. C'est trop cher pour des résultats
qui sont le plus souvent sources de contestation", explique Abdou Benabbou,
directeur du Quotidien d'Oran. Ce à quoi réplique Ahmed Halfaoui
que son enquête a été proposée à seulement
80 millions de centimes "mais aucun journal n'a donné de suite
favorable".
Le coût d'un sondage national est-il vraiment un handicap financier
? Les "exclusivités" peuvent coûter quelque peu cher
en effet pour un client unique, "un sondage national qui engage plus
de 50 enquêteurs pour un échantillon de 1.500 personnes se négocie
entre 1,5 million et 2 millions de dinars", précise El Hadi Mekboul.
Il arrive souvent que les instituts privés proposent les résultats
de leurs sondages après qu'ils eurent été partiellement
amortis par l'achat d'organismes institutionnels ou privés, voire qu'ils
les mettent gracieusement à leur disposition comme l'a fait l'institut
Abassa. Comme quoi l'absence de publication de sondages "n'est pas en
premier ressort un problème d'argent". Il reste la question de
la fiabilité. Un sujet sur lequel est intarissable Mohamed Abassa.
Il explique comment le processus du questionnement évite soigneusement
la moindre suggestion de réponse au sondé. Il se fait fort aussi
de mettre à jour en temps quasi réel les résultats de
ses dernières enquêtes car il dispose d'un échantillon
de départ de 4.500 personnes sur lequel il est possible d'affiner une
multitude de variables notamment socioprofessionnelles, d'âges et de
répartition territoriale.
Pour Samir Blidi, consultant au CENEAP, "il existe un discours négatif
qui frappe les sondages dès qu'il s'agit de politique. Comme si c'était
un territoire où se perdait la raison. Et on nous sort le syndrome
de la grand-mère illettrée qui ne sait même pas qu'il
y a des élections. A peine si on ne disait pas que les Algériens
n'ont pas d'opinion. Pourtant, nous tournons toute l'année avec des
enquêtes de terrain dont certaines sont des enquêtes d'opinion.
En réalité, l'outil pour les sondages d'opinion existe. C'est
la demande qui n'est pas structurée". Ou alors la demande est
confidentielle. Le CENEAP a reçu une commande de sondage d'une institution
publique.
Comme pour les autres enquêtes, le grand public sera tenu à l'écart
de ce que lui-même pense. L'absence de publication de sondages sur les
intentions de vote et les autres enjeux de l'échéance des présidentielles
montre bien que "le politique demeure encore le domaine du secret en
Algérie".
Dernière illustration en date, un candidat qui peut aussi être
une candidate, aurait gagné 12 points d'intentions de vote depuis le
début de la campagne, selon la plus récente mise à jour.
Son nom ? Il faut payer pour avoir le droit de l'écrire.
El Kadi Ihsane
BOUTEFLIKA
Les sept jours d'un candidat pas comme les autres
Hier, mercredi, Bouteflika bouclait son septième jour de campagne à
Naâma après avoir tenu deux meetings à Béchar et
Adrar. Dans sa course pour un second mandat, la stratégie du candidat
semble consister, depuis le début, à cibler l'intérieur
du pays et le pays profond auquel il voue un culte déclaré:
"Je vous aime", a-t-il déclaré, hier, à ses
nombreux supporters de Béchar. "Je sais que vous me comprenez",
a-t-il répété à ceux d'Adrar, une ville fétiche
et où il jouit de solides amitiés grâce à sa passion
pour la zaouïa de Cheikh Belkbir, son grand patron spirituel, disparu
récemment. Son secret semble justement celui-là: une connaissance
certaine du terroir et de l'Algérie traditionnelle à laquelle
il sait parler aussi. Tantôt par des versets coraniques, tantôt
par un hommage au saint patron du coin ou alors par une formule empruntée
à l'humour paysan. Le sens politique, lui, semble désigner un
formidable réservoir électoral.
Bouteflika, qui le sait tellement, multiplie devant les clins d'oeil et précise
sa véritable ambition: "Le jour du scrutin, votez massivement.
L'enjeu est tel que le prochain président doit impérativement
bénéficier d'un soutien franc et massif de votre part",
s'exclame-t-il que son public l'acclame. Là où il est passé,
l'homme semble jouir d'une grande popularité et d'un charisme qu'on
a du mal à cerner à Alger. Pour beaucoup de personnes qui se
sont déplacées pour assister à ses meetings, il est encore
le "raïs" et le chef auquel on doit, après tout, respect
et déférence. C'est, suppose-t-on, le résultat du verrouillage
des espaces d'expression et du monopole qu'il a exercé, pendant cinq
ans, sur la télé. Mais ce n'est évidemment pas là
l'unique raison: les étapes qu'il a parcourues durant ces sept jours
ont révélé un pays souffrant réellement, vide
politiquement, sans structuration partisane ni opposition crédible.
Dans ce désert, Bouteflika semble, à l'inverse, s'y être
pourvu des solides relais qu'il n'avait pas en 1999. Nous ne parlons pas du
RND, du MSP, des "redresseurs" du FLN ou des affinités régionales
- comme dans les wilayas de l'Ouest algérien - mais de notabilités
économiques et de milieux d'affaires: des riches opérateurs
du Mzab, des patrons des PME/PMI de Blida et des agriculteurs du Dahra et
du Touat, hier, et dont l'efficacité se décline sur le terrain
par un appui logistique et financier difficilement mesurable mais qu'on devine
important. Déterminant, c'est peut-être leur soutien qui semble
inciter le candidat Bouteflika à une certaine modestie: "Je ne
suis qu'un candidat comme les autres", aime-t-il dire à chaque
fois.
A moins que ce ne soit sa prudence à n'assumer aucune chapelle: "J'appartiens
à vous tous mais je ne revendique aucun de vous", répète-t-il
incessamment depuis presque une semaine. De l'alliance, "ouverte à
tout le monde", il a une conception très large: "Je suis
libre et indépendant", rétorque-t-il aux slogans pro-RND
ou pro-MSP. Quant au FLN, son attitude demeure, elle aussi, très ambiguë.
Elle oscille entre un discours à la Boudiaf - "personne n'en est
le dépositaire", dit-il - et une prudence contrainte à
ne pas trop cautionner le camp des "redresseurs". Jusqu'ici, l'homme
n'a rien promis. Son bilan suffit, suggère-t-il.
Ah ! si, parfois il se hasarde à quelques vagues promesses: "Je
ferai de votre ville une perle, je lui rendrai sa splendeur d'antan",
a-t-il dit par exemple à Metlili, Souk Ahras et, hier, à Béchar.
Son conflit présumé avec l'armée, il le balaie d'un revers
de main: "On ne remerciera jamais assez l'ANP et les services de sécurité
pour avoir sauvé la république. On me dit que les services de
sécurité ont commis des dépassements. Peut-être,
mais ils l'ont fait pour vous, pour que vous surviviez au fléau terroriste",
a-t-il lancé hier à Adrar. Oecuménique, son credo reste
la "réconciliation nationale", un concept non encore identifié
politiquement si l'on excepte l'allusion à une meilleure intégration
des repentis du terrorisme islamiste mais par le biais duquel il dévoile
sa vision de la nation: une mosaïque dont il veut préserver les
pièces en les rassemblant.
ABDALLAH DJABALLAH A TIARET
"L'ère des pétrodollars est révolue"
Avec plus d'une heure de retard sur l'horaire prévu, c'est un Abdallah
Djaballah, arborant le V de la victoire, qui s'est adressé, hier mercredi,
à un public peu nombreux, venu assister à un meeting électoral
à la salle Atlas (ex-Rex) à Tiaret.
Usant d'un ton des plus sobres, le candidat d'El-Islah, dans un discours bref
et émaillé de nombreux versets coraniques, a dressé un
constant des plus accablants sur la situation de la jeunesse algérienne,
"dévoyée par des discours trompeurs et des promesses jamais
tenues", a-t-il dit.
"Au vu du rôle prépondérant de l'élément
juvénile dans le développement tous azimuts, a enchaîné
Abdellah Djaballah, ce dernier a appelé les jeunes Algériens
à se soulever pacifiquement pour accéder aux leviers de commande
du pays, quarante-deux ans après le sacrifice majeur de la génération
de Novembre", a-t-il soutenu.
"Les forces de l'inertie doivent partir sans faire de bruit", a
ajouté le cheikh d'El-Islah, pour lequel l'Algérie "a un
besoin urgent de sang neuf et d'hommes aux mains propres, seul et unique moyen
d'aller de l'avant dans un monde qui nous prend de vitesse", a-t-il observé.
En guise de deuxième message, Abdallah Djaballah parlera "passionnément"
de la femme et sa place dans la société, se montrant hostile
à ce qu'il a appelé "une réforme dictée"
du code de la famille.
"Maintenue, depuis toujours, dans un rôle mineur, la femme au foyer
ne vaut pas plus que 400 dinars en Algérie", a tonné le
candidat d'El-Islah, allusion faite à la prime au foyer, octroyée
aux fonctionnaires et travailleurs du secteur économique.
"L'instrumentalisation de la femme à des fins partisanes ou politiciennes
sert les intérêts de nos ennemis de toujours, à commencer
pour l'entité sioniste", a-t-il dit.
Bouclant son discours au bout de vingt minutes seulement, Abdallah Djaballah
a fait un crochet par des questions liées aux couches de la société
fragilisées par la crise, à cause, selon le cheikh, d'une "exploitation
éhontée des richesses nationales". Il s'adressera ensuite
aux fellahs, lesquels, selon lui, sont "peu considérés
et empêtrés dans des problèmes divers à commencer
par le noeud gordien du foncier agricole, dans une région (NDLR: Tiaret)
qui connaît, mieux que les autres, de quoi je parle", a soutenu
le candidat d'El-Islah, ajoutant que "l'ère des pétrodollars
est révolue, au profit d'une nouvelle, celle de l'agro-dollar, génératrice
de bien-être et de progrès social pour les Algériens".
"Lové" par ses gardes, le cheikh a appelé les Algériens
à "faire attention à ne pas passer à côté
du rendez-vous du 8 avril prochain".
El-Houari Dilmi
LOUISA HANOUNE A OUARGLA
"Pour une confrontation avec les candidats"
A l'instar des autres candidats aux présidentielles, Louisa Hanoune
est convaincue que ces élections revêtent un caractère
"déterminant et décisif dans la vie de la nation algérienne".
C'est le point commun entre les concurrents qui se battent dans cette course
pour la magistrature suprême. L'autre point commun est, selon la candidate,
leur appel au vote massif pour contrecarrer les partisans du boycott.
Lors de son passage à Ouargla, la candidate du Parti des Travailleurs
a réitéré son appel pour la participation "à
cette échéance historique afin d'ancrer la paix et concrétiser
la démocratie et la souveraineté du peuple dans le choix de
son représentant, en toute liberté et dans la transparence".
Faisant de la paix et de l'unité de la nation son cheval de bataille,
la candidate à la présidentielle a insisté sur "la
nécessité de préserver l'unité de la nation algérienne
avec ses deux composantes arabe et amazighe". Considérant que
"la nation algérienne est le produit d'une fusion datant de 14
siècles", Louisa Hanoune avertit, "il ne faut pas entamer
cette union sinon les efforts consentis par le peuple pour la préserver
seraient vains".
Abordant le sujet sensible de l'accord signé entre le gouvernement
et le mouvement des ârouch, elle estime que cet accord "divise
les institutions locales et nationales ainsi que les groupes parlementaires
sur des bases régionaliste et linguistique". Elle défend
la constitutionnalisation de la langue tamazighe au même titre que la
langue arabe, "sans laquelle l'unité et la complémentarité
de la nation et de la république algérienne ne peuvent être
assurées".
Convaincue que son programme est différent de celui des autres candidats,
elle a appelé l'ensemble du peuple algérien "à un
examen réfléchi et une comparaison des programmes des candidats
à la présidentielle pour en découvrir la teneur".
Elle conclut que "c'est le programme du parti du peuple qui traduit réellement
les aspirations des Algériens sans avancer des promesses impossibles".
Elle relève le défi et exprime sa disponibilité à
entrer dans une confrontation avec les candidats devant l'opinion publique.
"Un moyen, selon la candidate, qui permettra au peuple de choisir ses
représentants dans le cadre de la loi et le respect de la constitution".
B. Mokhtaria
ALI FAWZI REBAÏNE À DJELFA
Réhabiliter l'histoire nationale
" L'histoire nationale" constitue pour le candidat de Ahd 54 une
dimension nécessaire pour le choix des hommes qui doivent nous gouverner.
Lors d'un meeting populaire dans la wilaya de Djelfa entrant dans le cadre
de la campagne électorale, Ali Fawzi Rebaïne, candidat à
la prochaine présidentielle, a indiqué que l'histoire nationale
a une grande importance "dans la démarche de l'assainissement
de l'environnement politique", à condition, a-t-il précisé,
d'évoquer "tous les événements et tous les faits
avec objectivité afin que les responsabilités se précisent
et que l'on fasse la distinction entre celui qui s'est sacrifié pour
l'Algérie et le traître". Ainsi, a-t-il ajouté, nous
pourrons "construire l'Etat de droit en demandant des comptes à
ceux qui sont à l'origine des crises que connaît l'Algérie".
Ces parties devront être "comptables devant la justice pour que
cela ne prenne pas l'allure d'un règlement de comptes.
Le candidat Rebaïne a, par ailleurs, mis en exergue la relation entre
l'Etat de droit et le respect des droits de l'homme dans différents
domaines, en soulignant que "l'absence de ces droits a conduit les citoyens
de plusieurs régions du pays à sortir dans la rue pour exprimer
leur mécontentement". La prise en charge des revendications de
ces citoyens, a-t-il poursuivi, ne se fera qu'à travers la reconsidération
de la relation entre l'administration et le citoyen et du rôle des assemblées
élues décentralisées et dotées de moyens adéquats.
Ces conditions réunies permettront le traitement des problèmes
économiques à travers, notamment, l'ouverture à l'investissement
national et étranger, a estimé Rebaïne.
Affirmant ne pas être opposé à la privatisation ni à
l'économie de marché, il a néanmoins précisé
vouloir éviter que ce processus "ne soit à l'origine de
l'appauvrissement des catégories sociales ou du blanchiment d'argent".
Dans ce même ordre d'idée, le candidat de Ahd 54 a estimé
que "l'opacité des sources de richesses de certaines personnes
au cours des dernières années montre que l'environnement économique
est malsain", avant de proposer "d'enrichir la constitution par
un article relatif aux crimes économiques".
En appelant les électeurs à "donner leurs voix à
un enfant du peuple pour barrer le route aux intrus", Rebaïne s'est
engagé, en cas d'élection, à réviser l'article
73 de la constitution relatif aux conditions de candidature au poste de président
de la République et aux postes clés, en respectant "l'histoire
de l'Algérie, sa révolution et les sacrifices du peuple".
Aujourd'hui, Rebaïne est attendu à Blida, où il animera
un meeting électoral.
H. Barti
SAÏD SADI A ALGER ET BOUMERDES
"La nécessité d'abroger le code de la famille"
Le candidat du RCD, Saïd Sadi, a appelé, hier, lors d'une tournée
dans plusieurs communes de la région est d'Alger à la "vigilance"
et à la "rigueur" dans la surveillance des urnes le jour
du scrutin. Il a également condamné "l'arrachage"
de ses affiches que les membres de son comité électoral "ont
constaté dans plusieurs communes d'Alger". Dénonçant
cette "pratique qui se déroule, a-t-il indiqué, la nuit
par des individus hostiles à sa candidature, Sadi a appelé ses
militants et sympathisants à "ne pas se laisser impressionner
par ces actes".
Au cours de haltes rapides effectuées dans les permanences électorales
de son parti à El-Harrach, Bordj El-Kiffan, Bordj El-Bahri, Rouiba
et Réghaïa, il a notamment soutenu la nécessité
de "défendre l'Etat de droit" en engageant la discussion
avec les citoyens rencontrés à travers les artères des
localités qu'il a visitées. Saïd Sadi a salué, d'autre
part, le "courage de la femme algérienne" et sa "lutte
pour la démocratie", mettant l'accent sur la "nécessite
d'abroger le code de la famille".
Le candidat Sadi a, en outre, insisté sur le "rétablissement
de la confiance entre l'administration et le citoyen et entre les dirigeants
et la population".
Par ailleurs, il s'est rendu à la place du 5 Juillet à El-Harrach
et à la placette de Bordj El-Bahri où il a déposé
des gerbes de fleurs à la mémoire des martyrs. Une minute de
silence a été, en outre, observée à la mémoire
des victimes des actes terroristes perpétrés à la placette
de Bordj El-Kiffan en juillet 1997 et à Rouiba où un immeuble
s'est effondré également en 1997 à la suite de l'explosion
d'un camion bourré d'explosifs. Saïd Sadi s'est rendu, par la
suite à Réghaïa où il s'est recueilli devant le
site de la cité D15 où plusieurs victimes ont été
enregistrées lors du séisme du 21 mai dernier. "Je me fais
un devoir d'honorer les martyrs et ceux qui ont combattu pour la démocratie,
afin de ne pas oublier leurs sacrifices", a-t-il souligné dans
une déclaration à la presse. Plusieurs visites de proximité
programmées, hier, dans la wilaya de Boumerdès ont été
annulées en raison du décès d'un militant du RCD dans
un accident de la circulation à l'entrée de la commune de Bordj
Menaïel.
H. Saaïdia
BENFLIS A GHARDAÏA
"Une chaire du rite ibadite"
A partir de Ghardaïa où il animait un meeting populaire, le candidat
Ali Benflis a appelé mardi, les citoyens à opter pour le changement
et le renouveau afin d'éliminer la "hogra politique" que
traverse l'Algérie. Benflis insistera sur la nécessité
de construire une Algérie basée sur la démocratie, le
multipartisme, une administration et une justice neutres ainsi qu'une presse
libre. Abordant les grands axes de son programme, le candidat Benflis a appelé
ses sympathisants à lire son livret bleu "Les cents engagements".
Evoquant les spécificités culturelles de la région du
M'zab, le candidat s'est engagé, au cas où il serait élu
à la présidence de la République, à créer
une chaire du rite ibadite. Concernant le secteur de l'éducation, l'orateur
s'est engagé également à oeuvrer à la concrétisation
d'un statut pour les enseignants et professeurs, à même de réhabiliter
leur noble travail. Benflis a, par ailleurs, promis de tenir compte des spécificités
de chaque région et de ses conditions climatiques, en réduisant
les factures de l'électricité et de l'eau. Se référant
aux revendications formulées dernièrement par les jeunes chômeurs
dans le Sud, le candidat Benflis a affirmé qu'en cas de victoire, il
instaurera un quota de recrutement des jeunes chômeurs du sud du pays.
Le candidat a ensuite évoqué la création de nouvelles
zones industrielles et agricoles pour absorber le chômage, s'engageant
en outre à ouvrir la voie à l'investissement. S'agissant de
la question de l'assainissement des eaux usées de la vallée
du M'zab et des dangers des crues de l'oued, M. Benflis a promis la prise
en charge de ces problèmes. Il a rappelé, d'autre part, la neutralité
de l'institution militaire à la prochaine présidentielle et
a appelé les citoyens à se rendre massivement aux urnes.
A Metlili, l'autre escale de son périple, le candidat Benflis s'est
engagé à créer, au cas où il serait élu,
une zone industrielle pour la région, en vue d'accueillir les investisseurs.
Tout en faisant l'éloge du combat des Chaambas durant la révolution,
le candidat a mis l'accent sur l'édification d'une Algérie démocratique
avec une politique d'équilibre régional. M. Benflis a déclaré
oeuvrer au développement d'un mouvement associatif qui participe avec
l'Etat à la concrétisation de programmes de développement.
Pour conclure, le candidat Benflis a exhorté les citoyens à
opter le 8 avril prochain pour le changement et le renouveau auxquels aspire
le peuple algérien.