Abdelaziz BOUTEFLIKA

PRÉSIDENT ACTUEL DE LA RÉPUBLIQUE D'ALGERIE
(Premier mondat: de 1999 à 2004 - deuxiéme mondat: depuis 2004)

Le père de Abdelaziz Bouteflika, Ahmed, est né à Tlemcen. Il quitte l'Algérie suite à la répression coloniale, il trouve refuge au Maroc.

Abdelaziz Bouteflika naît le 2 mars 1937 à Oujda (Maroc). Il est le premier enfant de sa mère et le deuxième de son père. Il a quatre frères (Abdelghani, Mustapha, Abderahim et Saïd).

Abdelaziz Bouteflika vécut et étudia à Oujda, puis quitta l’école en 1950 pour rejoindre l’école Hassania de Scout, avant de devenir moniteur. En 1956, il rejoint l’ALN à Oujda. Il se marie en août 1990 avec Amal Triki, fille d’un ancien diplomate, Yahia Triki. Le couple n’a pas d’enfant.

Abdelaziz Bouteflika milite très tôt pour la cause nationale. Il est chargé d'une double mission de contrôleur général de la Wilaya 5 en 1957 et 1958. Officier en zone 4 et en zone 7 de la wilaya 5, il est ensuite attaché au PC de la wilaya 5, puis successivement, au PC du " COM Ouest ", au PC de l'état-major " Ouest " et au PC de l'état-major général, avant d'être affecté, en 1960, aux frontières méridionales du pays pour commander le " front du Mali " dont la création entrait dans le cadre des mesures visant à faire échec aux entreprises de division du pays de la part de la puissance coloniale. En 1961 il entrera clandestinement en France dans le cadre d'une mission de contact avec les leaders historiques détenus à Aulnay.

En 1962, il est député à l'Assemblée Constituante et devient, à 25ans, ministre de la jeunesse, des sports et du tourisme du premier gouvernement de l'Algérie indépendante.
Il sera également membre de l'Assemblée Législative en 1963 et nommé, la même année, au poste de ministre des affaires étrangères.

En 1964 il est élu par le congrès de Front de Libération Nationale en Qualité de membre du comité central et membre du bureau politique. Abdelaziz Bouteflika prend une part active au réajustement révolutionnaire qui verra l'instauration du Conseil de la Révolution - dont il est membre- sous la présidence de Houari Boumediène.

Reconduit dans les fonctions de ministre des affaires étrangères, il va animer jusqu'en 1979, une action diplomatique qui vaudra à l'Algérie un prestige, un rayonnement et une influence qui établiront notre pays comme un des leaders du tiers monde et à ce titre, comme interlocuteur recherché des grandes puissances.

A ce poste, il contribuera dans le cadre de la défense des intérêts légitimes du pays et de la promotion des causes justes à travers le monde, aux grands succès de la politique extérieure de l'Algérie, dont notamment :

• Le renforcement et l'unification des rangs arabes lors du sommet de Khartoum de 1967 puis lors de la guerre d'octobre 1973 contre Israël.
• La reconnaissance internationale des frontières de l'Algérie et l'instauration de relations de bon voisinage et de fraternité avec les pays limitrophes.
• L'échec de l'embargo contre notre pays à la nationalisation des hydrocarbures.
• La consolidation des organisations du tiers monde et le renforcement de leur unité d'action à travers le rôle joué, en particulier, lors de la conférence des 77 et du sommet africain, tenus à Alger, ainsi que dans la préparation des diverses réunions du mouvement des non-alignés, l'aide à la décolonisation en Afrique et dans le monde,
• La reconnaissance de l'Algérie comme porte-parole du tiers monde dans sa revendication pour un nouvel ordre économique international.

Abdelaziz Bouteflika sera élu à l'unanimité président de la 29ème session de l'Assemblée Générale des Nations Unis ainsi que la 6ème session extraordinaire consacrée à l'énergie et aux matières premières dont l'Algérie était l'un des initiateurs.

Durant toute cette période, il prendra part à la définition des grandes orientations de la politique nationale dans tous les domaines, plaidant, à l'intérieur des instances dirigeantes, pour une plus grande souplesse du système.

A la mort du président Boumediène, en sa qualité de plus proche compagnon, il prononcera l'oraison funèbre du défunt en des termes qui exprimeront le sentiment profond de la nation et toucheront au cœur des millions d'Algériens.

Après 1978, il sera la principale cible de la politique de "déboumédiènisation " et contraint à un exil qui durera plus de 6 années.

Il est de retour en Algérie en janvier 1987, et sera signataire de la "motion des 18 " consécutive aux événements d'octobre 1988. Il prend part au congrès du FLN en 1989, qui l'élira comme membre du comité central.

Pressenti pour occuper les fonctions de ministre-conseiller du HCE puis de représentant permanent auprès de l'ONU, il décline ces propositions, comme il ne donnera pas suite, en 1994, aux sollicitations dont il est l'objet en vue de son accession à la fonction de chef de l'Etat dans le cadre des modalités et des mécanismes de la transition.

En décembre 1998 il fait part de sa décision de se présenter en qualité de candidat indépendant à l'élection présidentielle anticipée. Il est élu Président de la République le15 en avril 1999.

Le 15 avril 1999, Abdelaziz Bouteflika, seul candidat, est élu à la présidence du pays. Dernier recours d’un pouvoir aux prises avec une rébellion armée, il est surtout choisi pour ses compétences économiques et pour sa connaissance des relations internationales. Toutefois, pour les moins de trente ans, qui constituent la majeure partie de la population, le nouveau président, resté longtemps absent de la vie nationale, demeure un inconnu.

Dès sa prise de fonctions, le président Abdelaziz Bouteflika réaffirme sa détermination à rétablir la sécurité, la paix et la stabilité (environ 150 000 victimes en dix ans et 7 000 personnes disparues). A cette fin, il engage un processus législatif de concorde civile, consacré, le 16 septembre 1999, par un référendum qui recueille plus de 98% de suffrages favorables.

En janvier 2000, il fait voter une loi sur la « concorde civile » accordant le pardon aux islamistes non suspectés de crimes de sang.

L’autre grand dossier auquel est confronté Abdelaziz Bouteflika est la crise en Kabylie. La Kabylie est le théâtre à partir d’avril 2001 de violentes manifestations contre les forces de l’ordre (plus de 40 victimes). Face aux revendications des berbérophones, la langue berbère accède au statut de langue nationale par un amendement de la Constitution en avril 2002.

Le 22 février 2004, Abdelaziz Bouteflika annonce son intention de se présenter pour un second mandat présidentiel. Fort des résultats positifs de son premier mandat, il mène campagne pour défendre les grands thèmes de son projet de société, notamment la réconciliation nationale, la révision du code la famille, la lutte contre la corruption et la poursuite des réformes engagées. Il est réélu, le 8 avril 2004, avec prés de 85% des voix.

En 2005, Bouteflika est nommé président d'honneur du FLN par le huitième congrès du parti.

En 2005, Bouteflika convoque pour le mois de septembre un référendum pour faire adopter un ensemble de mesures dont le but est de restaurer la paix civile en Algérie. Il propose ainsi de reconnaître le droit à des réparations aux familles de disparus, d’accorder une forme d’amnistie pour les membres de groupes armés non coupables de massacres et de créer une aide pour les veuves et orphelins de membres de groupes armés tués.

Le 2 mars 2006, il fait fermer les 42 établissements francophones afin de lutter contre la « déviation linguistique ».

Politique économique

L’Algérie profite depuis 1999 d’une conjoncture économique très favorable due à la hausse du prix du pétrole, l’État en profite pour mener une politique de grands travaux : réalisation de grands chantiers, construction de grandes infrastructures publiques. Peuvent être cités la construction d’un nouvel aéroport à Alger, les projets urbains de circulation dans les métropoles, l’autoroute est-ouest, ainsi que le parc mobilier qui a donné un boom sans précédent.

Le pays est devenu un immense chantier de construction, ainsi plusieurs entreprises étrangères s'installent en Algérie pour participer à un programme économique ambitieux qui s'élève a 150 milliards de dollars, ainsi 1 million de logements sont programmés pour la période de 2004 à 2009, le chantier de l'autoroute Est-Ouest qualifié de chantier du siècle est projeté à être finalisé pour fin 2008, pour un investissement de 16 milliards de dollars.

Politique extérieure

Étant lui-même diplomate de carrière, il se donne la gageure de réhabiliter l’image de l’Algérie dans le concert des nations. Ayant acquis l’intime conviction que l’Algérie constitue l’un des quatre points cardinaux de l’Afrique, il s’intéresse beaucoup aux problèmes de ce continent, et initie à cet effet l’idée du NEPAD, qui est adoptée et suivie par la majorité de ses pairs africains. Il procède aussi à une médiation entre l’Érythrée et l’Éthiopie (en guerre depuis 1997) qui est couronnée par la signature de l’accord de paix d’Alger en 2000.

Le problème du Sahara occidental lui fait du surplace. Le Maroc et l’Algérie se cramponnent chacun sur leurs positions respectives. Les relations avec le voisin Marocain restent très tendues.

Il se préoccupe aussi des relations de son pays avec les États-Unis, avec lesquels il entend coopérer dans tous les domaines. Après les attentats du 11 septembre 2001, Bouteflika propose au terme d’une entrevue avec le président George W. Bush.

Avec la France, le président Bouteflika cherche à établir une politique d’apaisement, l’entrevue qu’il avait avec le président français Jacques Chirac en 2003 à Alger, débouche sur une entente pour la signature d’un traité d’amitié entre les deux pays, mais le vote de la loi du 23 février 2005 par le parlement français (reconnaissant en particulier le rôle positif de la colonisation), constitue une pierre d’achoppement pour la signature de ce traité, Bouteflika dénoncera de son côté cette loi qu’il qualifie de cécité mentale, confinant au négationnisme et au révisionnisme.

Hospitalisé au Val-de-Grâce le 26 novembre 2005, il est, d’après le bulletin de santé officiel, opéré d’un ulcère de l’estomac. Durant cette période, les informations sont très rares et l’état du président fait l’objet de spéculations dans l’opinion et la presse de son pays. La sortie du président Bouteflika a lieu le 17 décembre. Un document télévisuel vise alors à rassurer l’opinion, bien qu’il doit suivre une convalescence d’une durée indéterminée. Il montre le président fatigué en compagnie de son médecin traitant Messaoud Zitouni qui donne des informations sur la nature de la maladie et des soins qui lui ont été prodigués. Il vise par ailleurs à contredire et mettre un terme aux spéculations et rumeurs ayant circulé à ce sujet. Il rentre en Algérie le 31 décembre 2005.
Il est de nouveau hospitalisé au Val-de-Grâce le 20 avril 2006 pour une « visite de suivi médicale » selon le Quai d’Orsay. depuis le président Algérien a repris ces fonctions, et a effectué plusieurs visites à l'extérieur comme à l'intérieur du pays. Il a également précisé qu'il avait payé lui même son hospitalisation dont il n'a jamais été question que la France assume le coût.

Affaire classée

Le 22 décembre 1981, Bouteflika est poursuivi pour « gestion occulte de devises au niveau du ministère des Affaires étrangères» (entre 1965 et 1978) par la Cour des comptes. Dans son arrêt définitif du 8 août 1983, la Cour des comptes donnait son verdict : « M. Abdelaziz Bouteflika a pratiqué à des fins frauduleuses une opération non conforme aux dispositions légales et réglementaires, commettant de ce fait des infractions prévues et punies par l’ordonnance n° 66-10 du 21 juin 1966 et les articles 424 et 425 du Code pénal. » (El Moudjahid du 9 août 1983.) La Cour des comptes évaluait à « plus de 6 milliards de centimes » (l’équivalent de 100 milliards de centimes actuels) le montant dont Bouteflika restait redevable auprès du Trésor.

sources:
- site officiel de la présidence
- //fr.wikipedia.org


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