LOUIZA HANNOUN
Porte-parole du Parti des travailleurs (PT)

Louiza Hannoun est née le 7 avril 1954 dans la ville côtière d'Annaba, au sein d'une modeste famille d'ouvriers. Elle obtient son baccalauréat en 1975. Parallèlement à des études supérieures en droit, elle est employée à l'aéroport de sa ville natale.

En 1979, elle milite dans un premier groupe autonome de femmes qui échappe à la tutelle du parti unique. Mais dans cette ville conservatrice de province, la fougue combative de la future "passionaria" est à l'étroit. Sa licence de droit en poche, elle s'installe, en 1980, à Alger, où elle s'intègre vite aux luttes des femmes contre le Code de la famille.

En 1981, elle adhère à l'Organisation socialiste des travailleurs (OST, trotskiste, clandestin). Arrêtée en décembre 1983 avec d'autres militants, elle est déférée devant la Cour de sûreté de l'Etat pour « atteinte à l'autorité de l'Etat et association de malfaiteurs ». Après sa libération sans procès, en mai 1984, elle reprend ses activités et revendique publiquement son appartenance politique.

En 1984, elle devient secrétaire générale de l'Association pour l'égalité devant la loi entre les hommes et les femmes, présidée par Khalida Messaoudi. En 1985, elle se retrouve au comité directeur de la Ligue des droits de l'homme de l'avocat Omar Menouer, une organisation encouragée par les autorités pour concurrencer la LADDH de Me Abdennour Ali-Yahia.

Arrêtée une nouvelle fois par la Sécurité militaire, lors des émeutes sanglantes d'octobre 1988, elle est libérée après trois jours de garde-à-vue. Avec la légalisation du multipartisme en février 1989, l'OST sort de la clandestinité et devient, en 1990, le Parti des travailleurs (PT). En quelques mois, Louiza Hannoun, qui en est porte-parole, s'impose comme une figure incontournable de la scène politique, avec une démarche en dents-de-scie: elle prône le boycott des élections législatives de décembre 91, puis s'oppose, en janvier 1992, à l'annulation du second tour du scrutin.

Avec le début de la crise, elle milite pour « un dialogue sans exclusive incluant le FIS », et revendique la libération des dirigeants islamistes emprisonnés depuis juin 1991. En janvier 1995, elle est signataire, avec le FLN, Le FFS et le FIS, du "Contrat de Rome". La plate-forme politique, qui propose une démarche de sortie de crise est vivement critiquée par Alger.

En juin 1997, l'Assemblée nationale lui offre une tribune inespérée : elle est élue députée, avec trois autres militants de son parti. Son cheval de bataille: les droits des travailleurs, mais aussi le sort des "disparus", un dossier qu’elle contribue à médiatiser et à sortir de l’oubli. Ses positions lui valent de larges sympathies chez l’homme de la rue. Mais, lors de l'élection présidentielle d'avril 1999, sa candidature ne réussit pas à franchir la barre des 75.000 signatures de parrainage exigées par la loi.

Lors des élections présidentielles d'Avril 2004, elle se présente comme la première femme candidate aux élections présidentielles Algériennes. Malheureusement, elle n'obtient que 1,16 % des voix.

Grâce à son franc-parler, cette personnalité atypique du paysage politique algérien force le respect, y compris de ses adversaires. Son ambition: adapter "l'internationalisme prolétarien" aux réalités d'une société musulmane , et implanter son mouvement parmi les "masses populaires".

 

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