EL-HACHEMI CHERIF
Secrétaire général du Mouvement démocratique et social (MDS)

Ce sexagénaire originaire de la Kabylie conserve une vivacité d'esprit remarquable. Les années ne semblent pas l'avoir éprouvé. Jeune homme, il participe à la guerre d'Indépendance dans l'historique wilaya IV (centre du pays). De cette période il a gardé des relations avec des anciens maquisards aujourd'hui influents au sein du pouvoir comme le sénateur Zerrari, alias commandant Azzedine Smain et Smaïn Lamari, général-major et numéro deux des services de renseignements. Il vit à la résidence d’Etat du Club des Pins dans la banlieue d’Alger et bénéficie de l’attention des hommes forts du pouvoir.

Nul ne pouvait prédire, eu égard à son parcours, qu'il aurait un jour des liens de cette nature avec le régime. Militant communiste, il a été un des premiers sous-préfets de l'Algérie indépendante. En fonction à Lakhdaria, il n'y restera que quelques mois à cause de divergences, en 1963, avec le pouvoir central en crise. Il ne perd pas pied. Il est désigné secrétaire général de la Radiodiffusion télévision algérienne (RTA). Quelques mois après, il quitte cette fonction et entame une carrière de réalisateur à la télévision.

En 1965 il est de ceux qui, dans la clandestinité politique, s'opposent au coup d'Etat du colonel Boumediène. Lorsque le Parti communiste algérien (PCA) se transforme en Parti de l'avant-garde socialiste (PAGS), le colonel Boumedienne trouve en les militants « pagsistes », dont El-Hachemi Chérif, des alliés objectifs.

Ils soutiennent activement la nationalisation des terres agricoles du pétrole et s'impliquent dans le mouvement syndical. C'est l'époque du « soutien critique » qui lui permettra, grâce à des activités syndicales soutenues, de devenir en 1978 secrétaire général de la puissante Fédération des travailleurs de l'enseignement et de la culture (FTEC), qui dépend de la centrale syndicale UGTA.

Effrayé par l'influence que prenait le PAGS dans les appareils, le pouvoir lui monte une cabale et l'éjecte de la FTEC. Avec ses compagnons communistes, il reste très actif dans le monde syndical. Lorsqu'éclatent les événements d'octobre 1988, le pouvoir cherche un bouc émissaire et les pourchasse.

En 1990 El-Hachemi Chérif émerge de nouveau sur la scène politique lors du premier congrès national du PAGS. Il est hissé coordinateur national à la place du docteur Sadek Hadjerès. Il l’emporte sur ce militant politique au long cours qui a vécu 30 années de clandestinité et qui est favorable à une ligne reconnaissant la réalité sociale de l'islamisme politique. El-Hachemi Chérif fait adopter une ligne prônant la « double rupture avec l'intégrisme islamiste et le système bureaucratique rentier ».

Le PAGS se transforme en parti Ettahadi (le défi), puis en Mouvement démocratique et social (MDS), en accordant la priorité des priorités à la lutte contre l’islamisme politique. Farouchement opposé à tout compromis politique avec les islamistes, El-Hachemi Chérif soutient activement l’arrêt du processus électoral en janvier 1992. Sa position lui vaut d'être visé par un attentat en plein centre d'Alger en 1994. 

 

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